Les Canadiens se rendent aux urnes ce lundi 28 avril pour élire les 343 députés de la Chambre des communes. Ce scrutin anticipé, convoqué par le nouveau Premier ministre Mark Carney, intervient dans un contexte de tensions accrues avec les États-Unis et de préoccupations économiques internes.
Le Canada vit ce lundi 28 avril une journée électorale sous haute tension. Quelque 30 millions d’électeurs élisent les 343 députés fédéraux. À la tête du Parti libéral depuis mars, Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque du Canada, joue sa légitimité dans ce scrutin anticipé, convoqué après son arrivée au pouvoir.
Donné au coude-à-coude avec Pierre Poilievre dans les derniers sondages, Carney défend un programme centré sur la stabilité économique, le pouvoir d’achat et la transition climatique. « Notre avenir dépend de notre capacité à conjuguer prospérité économique et lutte contre les inégalités », a-t-il déclaré lors d’un meeting à Toronto.
Pierre Poilievre mise sur l’usure du pouvoir
Face à lui, Pierre Poilievre entend incarner le changement après neuf années de gouvernement libéral. Sa campagne promet une baisse des impôts, un plan d’accès facilité à la propriété et une réduction des dépenses publiques.
Depuis plusieurs mois, le coût de la vie, l’inflation et la crise du logement dominent les préoccupations des Canadiens. Poilievre accuse les libéraux d’avoir « asphyxié la classe moyenne » et promet de réformer en profondeur les finances publiques.
De son côté, le NPD de Jagmeet Singh espère conserver ses sièges dans les centres urbains. Le Bloc québécois, mené par Yves-François Blanchet, vise à consolider sa présence au Québec, en défendant un agenda autonomiste renforcé.
Une forte mobilisation attendue
Le vote par anticipation a enregistré un record avec 7,3 millions d’électeurs. Cette participation massive laisse présager une mobilisation importante ce lundi.
Ainsi, l’Ontario apparaît comme la clé du scrutin. Plusieurs circonscriptions de la banlieue de Toronto pourraient basculer et décider de l’issue finale. Par ailleurs, au Québec, le vote francophone pourrait jouer un rôle déterminant.
Dans le système majoritaire canadien, de faibles écarts de voix dans certaines provinces peuvent entraîner d’importants changements en sièges.
Un avenir politique en jeu face aux tensions extérieures
Le scrutin intervient dans un contexte géopolitique tendu. Donald Trump, revenu à la présidence américaine, multiplie les critiques contre Ottawa, notamment sur les questions migratoires et commerciales.
Mark Carney promet de maintenir une ligne ferme vis-à-vis de Washington. À l’inverse, Pierre Poilievre prône une approche plus pragmatique, visant à rééquilibrer les accords bilatéraux sans rupture brutale.
En définitive, cette élection pourrait marquer soit la consolidation d’un projet progressiste, soit un net virage conservateur dans l’histoire politique du Canada.