On reprendrait bien un coup au « Pub Royal »

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Affiche « Pub Royal » © Pub Royal - Les Sept Doigts de la main

Après son succès au Québec de 2023 à 2024, le spectacle Pub Royal, mis en scène par Sébastien Soldevila arrive au Palais des Sports de Paris.

Le moins qu’on puisse dire en voyant Pub Royal, c’est que ce n’est pas une comédie musicale comme les autres. Rare sont les spectacles portés par une énergie aussi folle tout en demeurant profondément humain. Sur scène, vingt artistes mêlent chant, danse, acrobatie et comédie dans un joyeux chaos circassien parfaitement exécuté.

Une mise en scène intelligente

Le spectacle se joue en huis-clos dans un bar étrange, l’éponyme Pub Royal. Au lieu de se retrouver limité par un décor unique, le metteur en scène choisit de l’utiliser à fond. Comptoir, escaliers, tables ;a u fils des scènes se transforment, évoluent, tantôt en supports pour les acrobaties de ses artistes, plus tard en véhicules portants l’intrigue au-delà des murs du pub. Certains moments marquent profondément, comme L’Amérique pleure ou La fin du show où la scéno vient renforcer la charge émotionnelle déjà très forte, que portaient ces chansons.  

La mise en scène de Sébastien Soldevila est inventive, dynamique et particulièrement visuelle, n’hésitant pas par moment, à briser le quatrième mur. On ne s’ennuie pas une seconde.

Des personnages marquants

L’intrigue vient suivre Jonathan, un homme ordinaire débarquant par accident dans un pub. Là, il rencontre des personnages hauts en couleurs : Johnny Flash, Catherine, Loulou, Normand… Tous ont leur histoire, leur désirs et désillusions, ne rêvant que d’une chose : la liberté. Le spectacle raconte leurs afflictions avec une bonne dose d’humour et de tendresse, sans tomber dans les pièges du mélo et de la succession de tableaux convenus à la Je vais t’aimer (2021).

Des performances incarnées

Les titres des Cowboys Fringants – anciens tubes et morceaux inédits créés pour le spectacle – s’enchaînent naturellement sans tomber dans le copier-coller. Les artistes réinterprètent intelligemment les chansons du groupe sans tomber dans la facilité qui aurait consisté à chercher à imiter Karl Tremblay. Chacun trouve son style, son émotion, donnant véritablement vie à son personnage. C’est fort, parfois drôle, parfois bouleversant.

Le spectacle repose sur un vrai travail d’équipe. Chanteurs, danseurs, acrobates : tous les artistes de la compagnie circassienne des « Sept Doigts de la main » sont à leur place et portent à le spectacle à leur manière. Les chorégraphies sont précises, dynamiques (parfois à la limite du graphique) autant que les acrobaties sont impressionnantes et apportent un vrai vent de fraîcheur dans le paysage plutôt balisé du spectacle parisien. Pub Royal ne s’essouffle jamais, malgré une petite baisse de rythme au début du deuxième acte. Mais ce n’est que pour repartir tout aussi vite par la suite, pour un final encore plus fort.

Un bel hommage à Karl Tremblay

L’ombre du chanteur des Cowboys Fringants, décédé peu avant la première, plane sur le spectacle. Sans jamais tomber dans le pathos, c’est un bel et sincère hommage que lui rend la troupe de Pub Royal. Une façon de faire vivre encore un peu sa voix et son esprit, à travers de nouveaux interprètes. Et ça, le public le sent.

En résumé

Pub Royal est un spectacle généreux, dynamique et touchant. Il mélange les genres avec audace. Alternant entre drame, comédie, parcours initiatique, road trip,… Il donne vie de la meilleure des manières aux chansons des Cowboys Fringants. Abordant des sujets fort comme l’échec, la désillusion, l’envies de tout recommencer, sans jamais tomber dans le pathos. La compagnie des Sept Doigts de la main donne du panache à ces loosers magnifique et le fait avec style. Un grand moment de comédie musical, à découvrir le plus vite possible.

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