La bande de Gaza est confrontée à une crise humanitaire sans précédent. Après plus de deux mois de blocus israélien, la famine menace l’ensemble de la population. De nombreuses ONG et organisations gouvernementales tirent la sonnette d’alarme face à une situation jugée catastrophique.
Une famine imminente
Selon le dernier rapport de l’Integrated Food Security Phase Classification (IPC). 93 % des 2,1 millions d’habitants de Gaza souffrent d’insécurité alimentaire aiguë. Parmi eux, environ 470.000 personnes seraient déjà confrontées à une faim catastrophique. Et ce nombre pourrait augmenter si la situation ne s’améliorait pas rapidement.
Les enfants sont particulièrement touchés. L’UNICEF rapporte que plus de 71.000 enfants âgés de 6 à 59 mois souffrent de malnutrition aiguë. Dont plus de 14000 de manière sévère. Les hôpitaux, en manque de ressources, ne seraient plus en mesure de fournir une alimentation adéquate aux patients.
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La destruction d’infrastructures alimentaires
Le blocus, imposé par Israël, depuis le 2 mars 2025 a entraîné une flambée des prix alimentaires. Avec une augmentation allant jusqu’à 1400 %. Les boulangeries soutenues par le Programme Alimentaire Mondial (PAM) ont épuisé leurs stocks de farine et d’huile, les forçant à fermer. Les cuisines communautaires, qui fournissaient jusqu’à 500.000 repas gratuits par jour, ont également cessé leurs activités faute de provisions.
Les terres agricoles sont devenues inaccessibles ou ont été détruites, rendant la production locale de nourriture quasi impossible.
Une aide humanitaire entravée
Israël justifie le blocus en accusant le Hamas de détourner à son profit l’aide humanitaire allouée à la population. Un nouveau plan israélien prévoit une distribution d’aide sous son contrôle militaire. Avec des restrictions sévères, notamment l’obligation pour les civils de se déplacer vers des zones spécifiques pour recevoir de la nourriture. Ce système est critiqué par les Nations Unies et plusieurs ONG, qui le jugent dangereux pour la population concernée et inefficace.
Des milliers de camions d’aide sont actuellement bloqués à la frontière égyptienne, en attente d’autorisation pour entrer dans Gaza . Ces convois humanitaires sont souvent la cible de tirs, rendant leur mission périlleuse.
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Un appel urgent à l’action
Les agences humanitaires appellent à la levée immédiate du blocus et à l’ouverture de corridors humanitaires sûrs. Elles avertissent que « sans intervention rapide, la famine pourrait devenir une réalité pour des centaines de milliers de personnes ». António Guterres, secrétaire général de l’ONU a qualifié la situation de « désastre entièrement causé par l’homme ». Il a également rappelé la « nécessité du respect du cessez-le-feu pour mettre fin aux souffrances de la population » afin que « l’aide humanitaire puisse parvenir à toutes les personnes dans le besoin ».
Le Haut-commissariat à la Cour des Droits de l’Homme a de son côté appelé la communauté internationale à agir de toute urgence, afin de prévenir ce qui risquerait de s’annoncer comme une catastrophe humanitaire majeure.