Louis Sarkozy rate son sacre littéraire avec Napoléon Bonaparte: L’Empire des livres

Malgré une offensive médiatique massive, le livre de Louis Sarkozy sur Napoléon ne trouve pas son public. Moins de 2500 ventes en deux semaines.

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Louis Sarkozy est le fils cadet de l’ancien président Nicolas Sarkozy et de Cécilia Attias. Il est le dernier invité de Léa Salamé dans Quelle Époque. Capture d'écran

C’était censé être son entrée en littérature. Une plongée érudite dans les lectures de Napoléon Bonaparte, pour tenter de redorer l’image de l’Empereur et, en filigrane, asseoir la légitimité intellectuelle d’un jeune auteur au patronyme célèbre. Mais deux semaines après sa sortie en librairie, Napoléon Bonaparte : l’Empire des livres fait un bide.

D’après les données issues du cabinet GfK, relayées par plusieurs professionnels du secteur, à peine 2131 exemplaires avaient trouvé preneur à la mi-mai. Un chiffre particulièrement faible, compte tenu de la machine de communication déployée autour de la sortie : plateaux télé, radios généralistes, interviews dans la presse écrite, jusqu’à une tribune signée dans Le Figaro.

Une machine promo sans écho

Louis Sarkozy, 27 ans, s’était pourtant prêté au jeu promotionnel avec une discipline presque politique. Le livre, publié chez Fayard, entendait explorer l’influence des grandes lectures classiques sur l’ascension et la pensée stratégique de Napoléon. Le propos se veut sérieux, référencé, parfois technique. Une tentative assumée de conjuguer biographie historique et analyse littéraire.

Mais l’ouvrage n’a pas séduit les libraires. « On en a commandé trois, on en a vendu zéro », confie une responsable d’un point de vente parisien. Même son de cloche chez plusieurs enseignes interrogées : « Les gens viennent encore pour du récit historique, du roman, du témoignage. Pas pour un essai littéraire signé Sarkozy junior ».

Un projet jugé opportuniste

Du côté des historiens, l’accueil est plus contrasté. Certains, comme Pierre Branda de la Fondation Napoléon, ont salué un travail documenté, même s’il ne révolutionne pas le genre. D’autres pointent un projet plus stratégique qu’intellectuel. « C’est proprement fait, mais ça sent le coup de com’ », glisse un éditeur habitué des essais historiques. Un chroniqueur littéraire, plus sévère encore, parle d’un livre « fabriqué pour les plateaux télé, pas pour les étagères ».

Avoir un nom célèbre ne suffit pas

Ce faux départ littéraire complique la stratégie de notabilisation culturelle que Louis Sarkozy semble construire depuis plusieurs années, entre tentatives éditoriales et projets avortés en politique. L’ombre du nom paternel plane toujours : difficile de dissocier l’auteur du fils de l’ancien président, surtout quand le projet s’inscrit dans un imaginaire aussi connoté que celui de l’Empire.

Un revers, donc, qui interroge sur la suite. Louis Sarkozy a récemment confié vouloir « continuer à écrire » et « explorer d’autres figures historiques ». Le marché du livre, lui, semble demander un peu plus qu’un nom célèbre et quelques lectures bien choisies.

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