24 Heures du Mans : Ferrari triomphe

Ferrari a remporté dimanche sa troisième victoire d’affilée aux 24 Heures du Mans. Mais cette fois, ce n’est pas l’écurie officielle qui s’est imposée, mais l’équipe privée AF Corse, avec la 499P n°83 pilotée par Robert Kubica, Yifei Ye et Phil Hanson. Une première pour un trio client, et un succès lourd de symboles pour le Polonais, sacré à 39 ans, quatorze ans après son accident qui avait stoppé net sa carrière en Formule 1.

Un trio régulier, une course sans erreur

Partie en troisième ligne sur la grille, la Ferrari rouge et jaune est rapidement remontée dans le groupe de tête. Profitant des ennuis de la Toyota n°8 (crevaison) et de la stratégie hésitante de Cadillac, Kubica et ses coéquipiers se sont installés dans le trio de tête dès la nuit tombée. Une pénalité de 5 secondes pour une infraction dans la voie des stands aurait pu tout compromettre, mais la n°83 a parfaitement géré ses relais. Yifei Ye, intouchable dans la phase nocturne, a creusé l’écart face à la Porsche Penske n°6. Et Hanson a tenu le rythme dans la dernière matinée.

Dans les stands, AF Corse a joué la prudence. Des arrêts nets, aucune double tentative de coup stratégique, et une gestion des pneus irréprochable. À six heures de l’arrivée, la Ferrari cliente avait plus d’une minute d’avance. Il en restait quatorze secondes à l’arrivée, la Porsche n°6 de Kevin Estre ayant effectué une remontée express dans les deux dernières heures. Mais jamais la pression ne s’est traduite en erreur. Et quand Kubica a franchi la ligne, les mécaniciens n’ont pas attendu la fin du tour d’honneur pour éclater en larmes.

La Ferrari d’usine trahit ses ambitions

Le scénario aurait pu être tout autre pour la Ferrari n°51, tenante du titre. En tête au petit matin, l’Hypercar officielle a vu ses chances s’envoler à 11 h 04 précises. Alessandro Pier Guidi, en rentrant aux stands, est parti en tête-à-queue dans la voie de décélération. L’erreur est rare, mais elle a été lourde de conséquences : un demi-tour bloqué entre les barrières, un temps perdu irréversible, et une relégation à la troisième place. L’équipe a bien tenté de hausser le rythme sur la fin, mais sans effet.

Chez Porsche, la performance de la n°6 mérite d’être saluée. Dernière sur la grille après une disqualification en qualifications, elle a remonté patiemment tout le peloton. Kevin Estre, Laurens Vanthoor et Matt Campbell ont signé les meilleurs relais du dimanche matin, avec une stratégie calée au tour près. L’ultime relais d’Estre, à la poursuite de Kubica, a rappelé les plus belles heures du duel Audi-Peugeot. Il a manqué un tour.

Toyota et Cadillac reléguées

Toyota, habitué à jouer la gagne, a souffert d’une course hachée. La n°8, victime d’une crevaison puis d’un changement de capot avant, n’a jamais pu combler l’écart. La n°7, elle, n’a jamais été dans le coup. Du côté de Cadillac, la pole position obtenue jeudi avec la n°2 n’a pas pesé longtemps. Les V-Series.R ont montré de la vitesse, mais trop peu de constance et une fiabilité encore insuffisante sur la durée. Aucune ne termine dans le top 5.

En LMP2, Inter Europol s’est imposé après un dernier relais de grande maîtrise face à United Autosports. Et dans la nouvelle catégorie LMGT3, la victoire revient à la Porsche n°91 de Manthey EMA, devant la Lexus n°87. Mais l’histoire du jour, elle, se joue en Hypercar. Avec cette victoire, Ferrari conforte sa place en tête du championnat WEC. Et Robert Kubica, lui, décroche enfin la course qu’il poursuivait depuis quinze ans.

Classement :