L’Iran annonce ouvrir à nouveau son espace aérien
Au deuxième jour du cessez-le-feu conclu avec Israël, l’Iran a annoncé mercredi avoir rouvert une partie de son espace aérien, suspendu durant les douze jours de conflit. Cette levée partielle des restrictions concerne spécifiquement l’est du pays.
Selon Majid Akhavan, porte-parole du ministère iranien des Transports, les vols internationaux sont de nouveau autorisés à traverser cette zone, tout comme les liaisons aériennes – nationales ou internationales – à destination ou en provenance des aéroports situés dans l’Est iranien. Ces déclarations ont été rapportées par l’agence officielle IRNA.
Parmi les installations concernées figure l’aéroport de Machhad, l’un des plus importants du pays. C’est ce site qu’Israël avait affirmé avoir visé au cours des hostilités. Sa réouverture est perçue comme un signal d’apaisement, alors que les opérations militaires sont pour l’heure suspendues de part et d’autre.
Débat sur la guerre Iran-Israël brièvement interrompu par la pluie à l’Assemblée nationale
L’Assemblée nationale a connu une scène inhabituelle mercredi soir, alors qu’elle débattait de la guerre entre l’Iran et Israël dans le cadre d’un débat prévu par l’article 50-1 de la Constitution. Une violente averse sur Paris a provoqué une infiltration d’eau dans l’hémicycle, entraînant une suspension momentanée de la séance.
Alors qu’il s’exprimait à la tribune, le Premier ministre François Bayrou a lui-même signalé l’incident : « Est-ce que vous vous êtes aperçu qu’il pleuvait ? On a eu une petite fuite là-haut, qui s’est traduite par l’installation de tapis absorbants », a-t-il déclaré, sous les rires contenus des députés.
Après une interruption d’environ dix minutes, le débat a repris, mais dans une atmosphère à la fois solennelle et légèrement troublée par l’incident. « Le temps que les pompiers viennent expertiser tout ça… C’est un incident dû évidemment aux pluies torrentielles », a expliqué le ministre Roland Lescure en reprenant la parole, remerciant Bayrou « d’avoir essuyé les plâtres ».
Sur le fond, François Bayrou a alerté sur l’escalade nucléaire en cours : « Jamais le programme nucléaire iranien n’a été aussi avancé qu’aujourd’hui, sans aucune justification civile crédible. » Il a appelé à un accord « robuste, vérifiable et durable » pour éviter un embrasement régional incontrôlable.
Les oppositions, en particulier la France insoumise, ont dénoncé une position française jugée trop alignée sur celle d’Israël. « Nous avons été stupéfaits de votre incapacité à condamner l’agression israélienne contre l’Iran », a lancé la présidente du groupe LFI, Mathilde Panot. « Vous avez rompu avec l’attachement de la France au droit international, en ralliant la doctrine de la guerre préventive. »
Malgré les divergences politiques et les aléas météorologiques, la séance s’est poursuivie tard dans la soirée, illustrant l’intensité du moment sur la scène internationale… et sous la verrière du Palais Bourbon.
Trump reste ouvert à la diplomatie avec l’Iran, selon la Maison Blanche
Malgré l’escalade militaire au Moyen-Orient, Donald Trump « est toujours intéressé par une solution diplomatique avec l’Iran », a assuré mercredi Karoline Leavitt, sa porte-parole.
« Le président Trump croit qu’une désescalade est encore possible. Il préfère toujours la paix à la guerre, à condition que l’Iran cesse ses provocations et revienne à la table des négociations », a-t-elle déclaré lors d’un point presse. « Il est prêt à envisager toutes les options, mais la diplomatie reste sa priorité, s’il a un interlocuteur sérieux en face. »
Le Kremlin « condamne » les frappes américaines en Iran
Le Kremlin a réagi ce dimanche aux frappes menées par les États-Unis contre des sites stratégiques en Iran. Moscou « condamne fermement » ces attaques et dit « déplorer vivement une escalade extrêmement dangereuse ». Dans un communiqué, la diplomatie russe appelle Washington à « la retenue » et met en garde contre « les conséquences irréversibles d’un embrasement régional ».
Une escalade maitrisée ?
Depuis une semaine, les frappes s’enchaînent, de part et d’autre, sans qu’aucune des deux capitales ne revendique officiellement un état de guerre.
L’attaque israélienne du 13 juin contre plusieurs installations nucléaires iraniennes marque un tournant dans l’affrontement larvé entre les deux puissances. D’après plusieurs sources concordantes, l’objectif principal de Tsahal était de ralentir, voire neutraliser, les capacités d’enrichissement d’uranium de la République islamique. « Il s’agit d’un avertissement. Nous ne laisserons pas l’Iran franchir la ligne rouge », a déclaré un officier israélien à la télévision publique Kan.
L’opération, menée en coordination avec les États-Unis, a visé les sites sensibles de Natanz, Fordow et Isfahan. Officiellement, Téhéran minimise les dégâts, parlant d’« atteintes mineures à des bâtiments techniques ». Mais plusieurs images satellite révèlent des impacts nets sur les structures et les zones périphériques. Le Pentagone, de son côté, parle de « succès opérationnel majeur ».
Riposte iranienne et logique de dissuasion
En retour, l’Iran a riposté dans la nuit de vendredi à samedi par une salve de plus de vingt missiles balistiques. Plusieurs sont tombés sur Beersheba, touchant notamment un centre hospitalier. À Tel-Aviv, le système Dôme de fer a intercepté la majorité des projectiles, mais deux impacts ont été signalés dans le sud de la ville, causant des blessés légers.
Dans un communiqué, le porte-parole des Gardiens de la révolution affirme que cette riposte est « proportionnée, défensive et conforme au droit international ». Il ajoute que « si Israël continue, nous irons plus loin ». Téhéran laisse aussi planer la menace d’une sortie du traité de non-prolifération (TNP), évoquant « un réexamen stratégique en cours ».
Israël, pour l’instant, n’a pas répondu à cette contre-attaque. Mais l’état-major reste en alerte, et les forces de défense israéliennes ont été partiellement mobilisées dans le nord du pays. Les chancelleries occidentales appellent à la retenue. Joe Biden a déclaré samedi qu’il « travaillait à contenir l’escalade ». À Paris, le Quai d’Orsay se dit « extrêmement préoccupé » par l’évolution de la situation.
