L’armée de l’air ukrainienne affirme avoir repoussé dans la nuit du 8 au 9 juillet une attaque massive composée de 728 drones et 13 missiles russes. « C’est la plus grande attaque aérienne combinée de l’histoire de cette guerre », a déclaré son porte-parole sur Telegram. Selon les autorités, les défenses antiaériennes ukrainiennes ont réussi à abattre plus de 300 drones et plusieurs missiles de croisière, tandis que d’autres engins auraient été neutralisés par brouillage électronique.
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Cette offensive, qualifiée de « tentative de submersion des systèmes de défense » par plusieurs experts militaires, a principalement visé la région de Loutsk, dans le nord-ouest du pays, non loin de la frontière polonaise. Plusieurs infrastructures logistiques et énergétiques ont été ciblées. Aucun bilan humain n’avait été communiqué mardi matin.
L’ouest du pays de plus en plus exposé
Alors que l’ouest de l’Ukraine était longtemps resté à l’écart des frappes russes, les autorités constatent une intensification des attaques sur ces zones censées être des arrières sécurisés. « Il est clair que Moscou cherche désormais à frapper plus profondément dans le territoire ukrainien, là où sont concentrés les flux logistiques et les aides militaires occidentales », analyse un responsable militaire ukrainien sous couvert d’anonymat, cité par Reuters.
La ville de Loutsk avait déjà été ciblée en mai dernier, mais jamais avec une telle intensité. L’ampleur de l’attaque pose aussi la question des capacités de reconstitution des stocks d’armement russes, malgré les sanctions internationales.
Une réponse politique et symbolique
Le président Volodymyr Zelensky a salué la résilience des systèmes de défense ukrainiens, tout en appelant à un renforcement urgent des livraisons d’équipements occidentaux. « Chaque drone intercepté est une vie sauvée, mais nous ne pourrons tenir sans soutien renforcé », a-t-il déclaré dans une allocution postée sur ses réseaux sociaux.
À Washington, l’ancien président Donald Trump a estimé que la Russie « testait les limites de l’endurance occidentale » et s’est dit favorable à « une réponse diplomatique forte mais crédible ». Il a également affirmé que l’Ukraine devait recevoir « les outils nécessaires pour se défendre », tout en appelant à une « sortie négociée du conflit ».
L’Europe en état d’alerte
Cette attaque sans précédent a conduit plusieurs pays européens, dont la Pologne et la Roumanie, à renforcer leurs dispositifs de surveillance aérienne. Varsovie a fait décoller plusieurs chasseurs en patrouille préventive au-dessus de son territoire, de crainte de débordements accidentels.
Depuis le début de l’année, le nombre de drones utilisés par Moscou a fortement augmenté, notamment grâce à ses partenariats technologiques avec l’Iran. Selon des sources américaines, la Russie disposerait encore de plusieurs centaines d’appareils de type Shahed, livrés en lot ces derniers mois.