Le 21 septembre, l’Arizona a rendu hommage à Charlie Kirk, 31 ans, fondateur de l’organisation étudiante Turning Point USA et voix influente du mouvement conservateur américain, abattu le 10 septembre dernier. Le State Farm Stadium de Glendale, enceinte de 73 000 places habituellement dédiée au football américain, avait été choisi pour accueillir cette cérémonie retransmise en direct, en présence de Donald Trump et de son vice-président JD Vance.
Si l’événement a réuni une foule considérable et s’est transformé en démonstration de force pour la droite américaine, un autre fait, inattendu, a attiré l’attention : au même moment, l’application de rencontres Grindr connaissait une envolée de signalements de pannes dans la zone.
Une flambée inédite de signalements
Selon les données de la plateforme spécialisée Downdetector, plus de 168 signalements ont été enregistrés dimanche soir, contre une moyenne de deux habituellement. Le lendemain matin, les signalements cumulés dépassaient les 200, une concentration inhabituelle visible sur la carte des incidents autour de Glendale.
Des internautes ont relayé sur TikTok et X des captures d’écran de Grindr et de l’application concurrente Sniffies, semblant montrer une forte activité aux abords du stade peu avant la cérémonie.
Grindr, un poids lourd du numérique
Créée en 2009, Grindr est aujourd’hui l’une des principales applications de rencontres homosexuelles au monde, avec plus de 13 millions d’utilisateurs actifs mensuels. L’outil, géolocalisé, permet de repérer en temps réel les utilisateurs connectés à proximité.
Sollicitée par plusieurs médias américains, la société Grindr n’a pas confirmé d’incident technique majeur lié à cet épisode. Les données de Downdetector, basées sur des déclarations volontaires d’utilisateurs, peuvent être influencées par un effet viral ou par des comportements collectifs ponctuels.
Une coïncidence devenue symbole
Sur les réseaux sociaux, l’affaire a immédiatement été interprétée comme une ironie de l’histoire. De nombreux messages rappelaient les propos hostiles de Charlie Kirk à l’égard de la communauté LGBT. Avant sa mort, il avait multiplié les interventions critiquant ce qu’il appelait « l’idéologie trans » et les revendications de droits pour les minorités sexuelles.
« Des milliers de conservateurs pleurent leur héros dans un stade, pendant que Grindr sature autour. Pur hasard ? », pouvait-on lire sur X. D’autres internautes mettaient en garde contre les raccourcis faciles, soulignant que des républicains peuvent être utilisateurs de Grindr, et que l’humour de situation ne doit pas se transformer en caricature homophobe.
Si aucune preuve ne relie directement le service funéraire aux perturbations constatées sur Grindr, la concomitance illustre la manière dont un simple jeu de données techniques peut devenir matière à polémique. Pour les partisans de Kirk, la mise en avant de cette anecdote vise à détourner l’attention de l’essentiel : l’assassinat d’un leader conservateur, désormais érigé en martyr. Pour ses opposants, elle symbolise le décalage entre une rhétorique hostile aux droits LGBT et la réalité sociale américaine.