Ubisoft relance sa cotation et officialise son partenariat avec Tencent après une semaine de flottements

Suspendue pendant sept jours, l’action Ubisoft a finalement repris sa place en Bourse après un retraitement comptable qui avait semé le doute. L’éditeur français confirme parallèlement un accord stratégique majeur avec Tencent, destiné à renforcer sa structure financière et à accélérer la croissance de ses licences phares.

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La suspension soudaine de l’action Ubisoft, décidée une heure avant la publication de ses résultats, avait plongé investisseurs et observateurs dans une semaine d’incertitudes. Les spéculations sur un rachat, déjà récurrentes depuis l’effondrement de la valorisation du groupe, avaient recommencé à circuler, alimentées par l’absence d’explications précises.

Vendredi, la cotation a repris après que l’entreprise a détaillé les raisons de cette pause inhabituelle : une erreur comptable liée à la reconnaissance des revenus d’un partenariat, détectée lors de la finalisation des comptes. L’éditeur a dû revoir une partie de son analyse financière, repoussant la présentation de ses résultats et provoquant, malgré lui, une tempête boursière.

Des résultats meilleurs que prévu

Une fois le calme revenu, Ubisoft a présenté des indicateurs supérieurs aux attentes : près de cinq cents millions d’euros de revenus sur le trimestre, en hausse sensible par rapport à l’an dernier. Cette performance intervient alors que le groupe continue d’ajuster sa taille, après être passé de plus de vingt mille salariés en 2022 à un peu plus de dix-sept mille aujourd’hui.

La sortie de Anno 117 : Pax Romana, éclipsée par le tumulte, n’a pas permis au groupe de capitaliser pleinement sur son calendrier éditorial. Mais cette séquence rappelle surtout la fragilité d’une entreprise engagée dans une restructuration profonde depuis plus de deux ans.

Un partenariat stratégique finalisé avec Tencent

En fin de journée, l’éditeur a confirmé ce que les milieux industriels anticipaient depuis plusieurs mois : la finalisation d’un accord majeur avec Tencent. Le groupe chinois prend une participation minoritaire dans la nouvelle filiale Vantage Studios, créée pour accueillir les trois licences emblématiques de l’éditeur : Assassin’s Creed, Far Cry et Rainbow Six.

Dirigée par Christophe Derennes et Charlie Guillemot, la structure est entièrement contrôlée par Ubisoft, qui en conservera la direction et l’intégration comptable. Tencent détient un peu plus d’un quart du capital en contrepartie d’un investissement dépassant le milliard d’euros. Cette injection de liquidités doit permettre à l’éditeur de réduire sa dette et de poursuivre l’effort d’économies engagé depuis l’an dernier.

Une nouvelle organisation pour les franchises historiques

Vantage Studios constitue l’un des piliers de la réorganisation présentée par Yves Guillemot au début de l’année. L’objectif : regrouper les équipes dédiées aux licences les plus lucratives afin d’accélérer leur développement, mieux contrôler les coûts et renforcer la cohérence créative d’un ensemble souvent jugé trop dispersé.

Cette réorientation prépare également l’arrivée d’un nouveau cycle de productions, après plusieurs années marquées par des reports, des performances irrégulières et une concurrence accrue. Le groupe prévoit d’annoncer début 2026 les contours définitifs de son organigramme, avec la création de plusieurs pôles créatifs chargés d’incarner les nouvelles priorités stratégiques.

Une séquence révélatrice de la pression sur l’éditeur

Après une semaine de spéculations, Ubisoft espère tourner la page d’un épisode embarrassant, survenu à un moment où l’entreprise tente d’affirmer sa stabilité. La reprise de la cotation, l’officialisation du partenariat avec Tencent et la bonne tenue des résultats offrent un répit, sans dissiper totalement les interrogations sur la trajectoire de long terme.

L’éditeur français entame désormais une phase décisive : transformer sa nouvelle organisation en succès commerciaux, poursuivre sa réduction de dette et convaincre les marchés que le cycle de fragilités financières et opérationnelles est en train de s’achever.

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