Choc sur les marchés américains : actions, obligations et dollar plongent simultanément
WASHINGTON, 11 avril 2025 (AFP) – Les marchés financiers américains traversent une période de turbulences inédites, marquée par une chute simultanée des actions, des obligations d’État et du dollar. Cette situation rare reflète une perte de confiance généralisée des investisseurs envers les actifs américains, exacerbée par la récente escalade protectionniste de l’administration Trump.
Un triple recul sans précédent
Traditionnellement considérées comme des valeurs refuges en période d’incertitude, les obligations du Trésor américain ont vu leurs rendements s’envoler, signe d’une baisse de leur prix. Parallèlement, le dollar s’est déprécié de plus de 8 % depuis l’investiture du président Trump, dont 2 % lors de la seule séance de jeudi. Les indices boursiers, bien que moins affectés, affichent une volatilité accrue, témoignant des inquiétudes croissantes des investisseurs.
Des politiques commerciales controversées
Le 2 avril, le président Trump a proclamé le « Liberation Day », annonçant une série de droits de douane massifs sur les importations, notamment un tarif universel de 10 % et des surtaxes spécifiques atteignant jusqu’à 145 % pour la Chine. Ces mesures, justifiées par la volonté de rééquilibrer la balance commerciale et de protéger l’industrie nationale, ont été perçues par de nombreux analystes comme un tournant protectionniste majeur, risquant d’entraver la croissance économique mondiale.
Réactions et perspectives
Les partenaires commerciaux des États-Unis n’ont pas tardé à réagir. La Chine a riposté avec des droits de douane de 125 % sur les produits américains, tandis que l’Union européenne envisage des mesures similaires. Cette escalade des tensions commerciales alimente les craintes d’une récession mondiale, avec des prévisions de croissance revues à la baisse par plusieurs institutions financières.
Face à cette situation, les investisseurs adoptent une posture prudente, attendant des signes de stabilisation avant de réengager des positions significatives sur les marchés américains. La Réserve fédérale, quant à elle, pourrait être contrainte d’ajuster sa politique monétaire pour contrer les effets négatifs de ces mesures protectionnistes sur l’économie nationale.