Commerce : les Bourses soulagées par l’inflexion de Trump sur la Chine

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Wall Street a terminé en nette hausse mardi, portée par un apaisement inattendu dans les tensions commerciales sino-américaines. En déclarant qu’il « envisage » un report des nouveaux droits de douane sur les importations chinoises, Donald Trump a déclenché un mouvement de soulagement immédiat sur les marchés financiers, après plusieurs semaines d’incertitudes.

Le Dow Jones a gagné 1,4 %, le Nasdaq 1,8 % et le S&P 500, indice élargi des principales valeurs américaines, a progressé de 1,6 %. À Paris, le CAC 40 a clôturé en hausse de 0,9 %, soutenu par les valeurs industrielles et du luxe, fortement exposées à l’économie chinoise. Même tendance à Francfort et à Londres.

Un changement de ton salué par les investisseurs

Le revirement de Donald Trump intervient à moins de deux mois de l’élection présidentielle américaine. Lors d’un point presse organisé à Washington, le candidat républicain a déclaré : « Nous avons eu des échanges constructifs avec Pékin. La Chine fait des gestes. Nous allons temporiser. » Une déclaration perçue comme un signal de détente après plusieurs semaines marquées par des menaces de surtaxes supplémentaires.

Dans les salles de marché, la réaction a été immédiate. « Trump reste imprévisible, mais les investisseurs retiennent qu’il est en train d’ouvrir une porte à la négociation. C’est une inflexion bienvenue », résume Vincent Juvyns, stratégiste chez J.P. Morgan AM.

Les valeurs technologiques, très dépendantes des chaînes d’approvisionnement chinoises, ont été parmi les principales bénéficiaires du jour. Apple, Nvidia et Microsoft ont tous enregistré des hausses significatives. Du côté européen, LVMH et Kering ont rebondi, tout comme Airbus, pénalisé ces dernières semaines par la perspective d’un ralentissement des exportations vers l’Asie.

Une trêve encore fragile

Malgré cet apaisement, les analystes restent prudents. « On a déjà vu ce type d’effet d’annonce par le passé. Il faut rester vigilant sur la suite. Les intérêts structurels entre la Chine et les États-Unis restent profondément divergents », tempère Nadège Dufossé, responsable de la stratégie multi-actifs chez Candriam.

Aucun calendrier formel de discussions n’a été annoncé, mais des contacts « à haut niveau » sont évoqués entre les deux capitales. Le ministère chinois du Commerce a confirmé que « des discussions exploratoires » étaient en cours, sans toutefois détailler leur contenu.

Les investisseurs attendent désormais des signes plus concrets, notamment sur les questions de propriété intellectuelle, de subventions industrielles et d’accès au marché. Ces points restent au cœur du différend sino-américain.

Contexte électoral et logique de marché

À moins de soixante jours du scrutin présidentiel, l’évolution des marchés pourrait aussi jouer un rôle politique. Donald Trump mise ouvertement sur les indicateurs boursiers comme levier de légitimation économique. En 2016 déjà, il avait promis de « libérer Wall Street » des incertitudes réglementaires.

Reste à voir si la trêve tiendra jusqu’au scrutin. Les marchés, eux, ont choisi d’y croire. Pour l’instant.

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