États-Unis : la Garde nationale bientôt déployée à Memphis, nouvelle étape du bras de fer entre Trump et les villes démocrates

Donald Trump poursuit sa démonstration d’autorité face aux grandes métropoles dirigées par les démocrates. La cheffe de la police de Memphis a confirmé qu’un premier contingent de la Garde nationale pourrait arriver dès vendredi.

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Des soldats de la Garde nationale américaine déployés à Washington lors d’une mission d’appui aux forces locales pour maintenir la sécurité publique et prévenir les violences.
Des soldats de la Garde nationale américaine déployés à Washington lors d’une mission d’appui aux forces locales pour maintenir la sécurité publique et prévenir les violences.

La tension monte à Memphis. Selon Cerelyn Davis, la cheffe de la police locale, des troupes de la Garde nationale pourraient être déployées dans la ville « d’ici le 10 octobre ». « Quelques membres sont déjà sur place, mais nous pourrions voir le premier groupe arriver en ville dans les prochains jours », a-t-elle annoncé lors d’une réunion du conseil municipal mardi soir. Cette perspective intervient trois semaines après la signature, par Donald Trump, d’un décret autorisant l’envoi de 700 militaires de la Garde nationale dans la métropole du Tennessee.

L’opération, qui mobiliserait également le FBI et plusieurs agences fédérales, s’inscrit dans la stratégie du président républicain de lutter contre la « criminalité » dans les grandes villes américaines gouvernées par des élus démocrates. Une approche qui, une fois encore, fait craindre un affrontement institutionnel entre Washington et les États locaux.

Des troupes fédérales dans les rues

Memphis, ville démocrate située dans un État à majorité républicaine, s’ajoute à la liste grandissante des métropoles ciblées par la Maison-Blanche. Depuis le début de son second mandat, Donald Trump a envoyé ou menacé d’envoyer la Garde nationale dans une dizaine de villes, de Baltimore à Los Angeles, en passant par La Nouvelle-Orléans ou San Francisco.

Pour le président, il s’agit de « restaurer la loi et l’ordre » dans des zones qu’il décrit comme des « foyers de criminalité et d’anarchie ». Lors d’une audition au Sénat, la ministre de la Justice Pam Bondi a assuré que « la Garde nationale sera là où elle doit être pour assurer la sécurité des Américains ».

Mais sur le terrain, le discours sécuritaire divise profondément. À Memphis, plusieurs centaines de manifestants ont défilé samedi dernier pour dénoncer une « occupation militaire » des rues. Sur leurs pancartes, on pouvait lire : « Combattez la pauvreté, pas les pauvres ».

Une décision contestée en justice

À Chicago, où 700 gardes nationaux venus du Texas sont attendus, les autorités locales ont engagé un recours en justice contre la décision présidentielle, qu’elles jugent inconstitutionnelle. « Les Américains, où qu’ils habitent, ne devraient pas vivre sous la menace d’une occupation militaire de leur propre pays », ont plaidé les dirigeants démocrates de la ville et de l’État de l’Illinois.

Une juge fédérale de l’Oregon a d’ailleurs suspendu dimanche un déploiement similaire à Portland, estimant qu’il n’existait « ni insurrection ni menace pour la sécurité nationale ». Une décision que l’administration Trump qualifie d’« obtruction politique ».

À quelques mois des élections législatives, la manœuvre présidentielle divise jusque dans les rangs républicains. Pour ses partisans, Donald Trump assume son rôle de chef des armées. Pour ses adversaires, il transforme la sécurité intérieure en outil de guerre politique.

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