NEW YORK – 11 avril 2025. Mahmoud Khalil, étudiant récemment diplômé de l’université Columbia et figure des mobilisations propalestiniennes sur le campus new-yorkais, a vu vendredi un juge de Louisiane acter le principe de son expulsion du territoire américain. Une décision que ses avocats contestent et qui relance le débat sur la répression du mouvement étudiant critique de la guerre à Gaza.
Une expulsion motivée par des « conséquences sur la politique étrangère »
Arrêté le 8 mars à New York et transféré dans un centre de rétention pour immigrés en Louisiane, Mahmoud Khalil, né en Syrie de parents palestiniens, fait face à une procédure d’expulsion motivée par des considérations politiques. Selon une lettre produite par le gouvernement américain et signée du secrétaire d’État Marco Rubio, sa présence aux États-Unis pourrait « avoir des conséquences potentiellement négatives pour la politique étrangère » du pays.
Le chef de la diplomatie américaine affirme s’appuyer sur des informations fournies par les services d’immigration et le département de la sécurité intérieure. Ces derniers accusent le jeune homme d’avoir pris part à « des manifestations antisémites et des activités perturbatrices » au sein de Columbia.
Un recours engagé, une détention contestée
Les avocats de Mahmoud Khalil ont immédiatement annoncé leur intention de faire appel. En parallèle, une autre procédure est en cours devant un tribunal fédéral du New Jersey pour contester la légalité de sa détention dans le centre ICE de Jena, à plus de 1 500 kilomètres de New York.
« Le combat pour ramener Mahmoud chez lui est loin d’être terminé », a déclaré l’une de ses avocates, Noor Zafar, dans un communiqué. Devant la juge Jamee Comans, le militant a dénoncé une justice politique : « Aucun des principes de respect du droit et des procédures n’a été appliqué. C’est exactement pour ça que l’administration Trump m’a envoyé devant ce tribunal. »
Un symbole dans la répression des mobilisations étudiantes
Depuis son arrestation, Mahmoud Khalil est devenu un symbole pour les étudiants mobilisés contre la guerre à Gaza. Porte-parole actif de la contestation sur le campus de Columbia, il incarne, aux yeux de ses soutiens, la volonté de Donald Trump de museler un mouvement jugé « antisémite » par l’administration.
Depuis plusieurs semaines, le gouvernement mène une vaste offensive contre les grandes universités américaines, les accusant de ne pas protéger leurs étudiants juifs. Columbia, Harvard, Princeton et d’autres établissements sont menacés de perdre des milliards de dollars de fonds fédéraux. En parallèle, plusieurs centaines d’étudiants ont vu leur visa suspendu ou révoqué.