Israël frappe l’Iran, la région au bord de la guerre généralisée

Dans la nuit du 12 au 13 juin, Israël a lancé une offensive aérienne massive contre l’Iran, ciblant notamment des installations nucléaires. Téhéran parle de « déclaration de guerre ». L’escalade militaire inquiète la communauté internationale.

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Le système antimissiles en réponse aux missiles lancés par le régime iranien, vu depuis Ashkelon, en Israël le 14 avril 2024. | REUTERS / AMIR COHEN

Israël est passé à l’acte. Dans la nuit de jeudi à vendredi, l’aviation israélienne a déclenché l’opération « Rising Lion » en frappant une centaine de cibles militaires sur le territoire iranien, notamment des sites nucléaires à Natanz, Arak et Qom. Deux cents avions de chasse ont participé à cette offensive sans précédent, que le Premier ministre Benyamin Nétanyahou a justifiée par la nécessité « d’éliminer la menace existentielle » que ferait peser l’Iran sur l’État hébreu.

Une opération militaire à haut risque

Parmi les cibles figurent plusieurs figures clés du programme nucléaire iranien, ainsi que des hauts gradés des Gardiens de la révolution. Le régime iranien a immédiatement réagi en dénonçant une « déclaration de guerre » et en lançant, dès l’aube, des salves de drones et de missiles vers Israël. Jérusalem a activé sa défense aérienne, et les habitants ont reçu des alertes en pleine nuit.

Dans les chancelleries occidentales, l’heure est à l’inquiétude. Donald Trump, bien qu’averti en amont par Israël, a tenu à se désolidariser de l’opération. Son secrétaire d’État Marco Rubio a rappelé que les États-Unis « ne sont pas impliqués dans les frappes » et que leur « priorité absolue est la protection des forces américaines dans la région ». Une prise de distance rare entre les deux alliés.

Flambée pétrolière et menace sur Ormuz

Sur le plan économique, l’offensive a immédiatement fait bondir les cours du pétrole. Le baril de Brent a dépassé les 78 dollars dans la matinée, son plus haut niveau depuis janvier. Les analystes redoutent une réaction iranienne sur le détroit d’Ormuz, par où transite près de 20 % du pétrole mondial. Les Houthis, alliés de Téhéran, ont déjà promis une intensification de leurs attaques dans la mer Rouge.

Cette attaque israélienne, qui survient à deux jours d’un nouveau round de négociations sur le nucléaire iranien à Oman, pourrait rendre tout compromis diplomatique impossible. « Nous avons atteint le point de non-retour », a affirmé un responsable militaire israélien. L’inconnue reste désormais l’ampleur de la riposte iranienne et sa capacité à embraser la région.

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