Tanks, avions, figurants en uniforme et feu d’artifice : Donald Trump s’apprête à offrir à Washington une parade militaire digne des plus grandes heures de l’histoire américaine. Une date hautement symbolique, puisqu’elle marquera à la fois les 250 ans de l’US Army et… son 79e anniversaire.
La coïncidence est heureuse. Le 14 juin, les États-Unis célébreront la création de leur armée de terre. Donald Trump, lui, fêtera un anniversaire tout aussi personnel : le sien. Pour l’occasion, le président américain a décidé de sortir les grands moyens, concrétisant une idée qu’il caresse depuis son premier mandat. Un défilé militaire grandiose se tiendra à Washington, sur le National Mall, au cœur de la capitale.
Selon le Pentagone, 6 600 soldats, 150 véhicules, 50 avions, des élèves d’écoles militaires et des figurants costumés feront revivre les grandes heures des conflits américains : de la guerre d’Indépendance à celle d’Irak, en passant par la guerre de Sécession, les deux guerres mondiales et le Vietnam. Sans oublier un feu d’artifice « spectaculaire » pour clore la journée.
Un vieux rêve, un nouveau mandat
En 2017, Trump avait été impressionné par le défilé du 14-Juillet à Paris, auquel il avait assisté à l’invitation d’Emmanuel Macron. Depuis, l’idée d’un spectacle militaire à l’américaine ne l’a jamais quitté. Mais à l’époque, le Pentagone s’y était opposé, invoquant le coût prohibitif de l’opération — et les dégâts potentiels causés par les chenilles des blindés sur l’asphalte de Washington.
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Sept ans plus tard, la donne a changé. Réélu, Trump a remanié en profondeur le haut commandement militaire, placé des fidèles à des postes-clés, et remis au goût du jour son projet de parade nationale. Le ministre de la Défense Pete Hegseth promet « le plus grand et le plus beau défilé de notre histoire ».
Un goût de superlatif qui n’étonnera personne, tant Trump mêle volontiers patriotisme et mise en scène. À ceux qui verraient dans cette parade un excès d’apparat ou un hommage un peu trop personnalisé à sa propre personne, la Maison Blanche rétorque qu’il s’agit d’honorer les vétérans, les soldats en activité et l’histoire militaire des États-Unis.
Une armée qu’il critique autant qu’il exalte
Le paradoxe n’est pas nouveau : Donald Trump n’a jamais caché son admiration pour la puissance militaire américaine, tout en critiquant régulièrement ses généraux. Pendant son premier mandat, il s’était attiré les foudres de hauts gradés et avait été accusé d’avoir qualifié de « losers » les soldats morts au combat, ce qu’il a toujours nié. Le général Mark Milley, ex-chef d’état-major, l’a un jour décrit comme « fasciste jusqu’au bout des ongles ».
Il n’empêche : pour Trump, cette parade s’inscrit dans un effort plus vaste. En plus de marquer les 250 ans de l’armée de terre, il prévoit, en 2026, de célébrer en grande pompe le 250e anniversaire de la déclaration d’indépendance américaine. Et, dans un geste symbolique, il a récemment proposé de rebaptiser les 8 mai et 11 novembre « Jours de la Victoire ».
En attendant, le 14 juin sera donc un condensé de drapeaux, de décibels patriotiques et de démonstration de force. Et s’il faut un prétexte pour faire défiler des tanks dans les rues de Washington, autant qu’il tombe le jour de son anniversaire.