Budget 2026 : les socialistes menacent de bloquer les débats

Boris Vallaud prévient que sans mesures de “justice fiscale”, le Parti socialiste pourrait cesser toute discussion sur le budget dès ce week-end.

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le socialistes Boris Vallaud AFP / © Ludovic Marin
Boris Vallaud AFP / © Ludovic Marin

La tension monte à la veille de l’examen du budget 2026 à l’Assemblée nationale. Dans une interview au Parisien, le chef des députés socialistes Boris Vallaud a lancé un avertissement clair au gouvernement. « Si le bloc central n’est pas capable de voter la taxe Zucman, cet impôt minimal et indispensable sur les très hauts patrimoines, s’il n’est pas capable de voter l’ISF sur les milliardaires, je ne suis pas sûr qu’il sera possible de discuter de la suite », a-t-il déclaré. Selon lui, la majorité doit enfin prouver qu’elle est « capable de justice fiscale ».

Le député des Landes prévient qu’en l’absence de geste fort, les socialistes pourraient bloquer l’adoption du texte. « Tout est possible. Nous nous sommes réservé la possibilité de sanctionner à tout moment », insiste-t-il. L’examen de la partie recettes du budget, qui débute vendredi, s’annonce donc crucial. « Beaucoup de choses vont se jouer dès ce week-end », résume Vallaud, alors que le gouvernement compte sur un fragile soutien des élus PS pour éviter une nouvelle censure.

Le PS en arbitre du budget

Les socialistes savent que leur position est déterminante pour la survie du gouvernement. Philippe Brun, chef de file du groupe sur le budget, a d’ailleurs fixé un ultimatum : « Les macronistes ont 48 heures pour dire les concessions qu’ils sont prêts à nous accorder. Si nous ne votons pas la première partie, alors il n’y aura pas de budget. » En commission, les députés PS avaient déjà rejeté la version initiale du texte tout en évitant de précipiter une crise. Ils affirment aujourd’hui que « le compte n’y est pas ».

Lors des discussions préparatoires, la taxe Zucman, visant les ultra-riches, et le rétablissement de l’ISF ont été repoussés par les macronistes. Pour Boris Vallaud, c’est un mauvais signal. « La justice fiscale n’est pas au rendez-vous et fait peser sur les classes moyennes et populaires des efforts qui ne sont pas demandés aux milliardaires et aux multinationales », déplore-t-il. Le Parti socialiste souhaite que le budget 2026 consacre un principe clair : que chacun contribue à hauteur de ses moyens.

Une confrontation politique sous pression

Au sein du gouvernement, l’inquiétude grandit face à la menace d’un blocage. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire tente d’éviter une rupture ouverte, conscient qu’une censure serait un désaveu politique pour le Premier ministre Sébastien Lecornu. Les macronistes espèrent rallier les centristes et une partie de la gauche modérée pour sauver le texte, mais les marges de manœuvre sont minces.

Dans l’opposition, les écologistes et les communistes appuient les propositions du PS, tandis que les insoumis appellent à aller plus loin en durcissant la fiscalité du capital. À droite, Les Républicains dénoncent une « surenchère fiscale irresponsable ». Entre concessions calculées et bras de fer politique, la majorité joue gros : l’échec de la première partie du budget signifierait l’ouverture d’une crise parlementaire majeure.

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