Le préfet de police veut empêcher un attaché parlementaire LFI de manifester le 1er mai

3 minutes de lecture

À deux semaines des traditionnels défilés du 1er mai, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a pris les devants. Ce dimanche, sur CNews et Europe 1, il a annoncé avoir saisi la justice pour empêcher Ritchy Thibault, attaché parlementaire de la députée LFI Ersilia Soudais, de participer aux rassemblements parisiens. En cause : des propos récents dans lesquels le jeune militant appelle à « déborder le dispositif » policier prévu pour encadrer les cortèges.

« Il s’agit d’une incitation très claire à des débordements, à la violence », a estimé Laurent Nuñez. Selon lui, la participation de Thibault aux manifestations représente un risque de trouble à l’ordre public, alors que les autorités s’attendent à la présence de groupes radicaux comme les black blocs.

Un profil sous surveillance

Âgé d’une vingtaine d’années, Ritchy Thibault n’est pas un inconnu pour les forces de l’ordre. Ancien Gilet jaune, il a été repéré à plusieurs reprises dans des manifestations tendues, et serait inscrit dans deux fichiers de police : le fichier des personnes recherchées (FPR), pour ses liens présumés avec la mouvance d’extrême gauche, et le fichier de prévention des atteintes à la sécurité publique (FPSAP), en raison de son activisme militant.

Il avait notamment été présent à Sainte-Soline lors des mobilisations contre les mégabassines, puis à plusieurs manifestations contre les violences policières. En octobre 2024, lors d’un rassemblement pro-palestinien à Paris, il avait déclaré : « Le seul chemin dans les rues de Paris, c’est l’Intifada. » Une phrase qui lui avait valu une nouvelle saisine du procureur de la République, cette fois pour « incitation à la haine, à la violence et à la discrimination ».

Vers une interdiction de paraître ?

Pour le préfet de police, les appels de Ritchy Thibault à « déborder le dispositif » des forces de l’ordre ne laissent guère de doute. En saisissant la justice, Laurent Nuñez espère obtenir une interdiction de paraître dans les manifestations du 1er mai. « Ce qui nous pose problème, c’est que, juste derrière le carré de tête des syndicats, on retrouve parfois des groupes à risque, activistes ou violents », a-t-il précisé.

À ce stade, ni Ritchy Thibault ni la députée Ersilia Soudais n’ont réagi publiquement. L’entourage de la parlementaire n’a pas répondu aux sollicitations des journalistes.

Cette procédure intervient dans un contexte de forte vigilance autour des mobilisations du 1er mai, où la présence d’éléments radicaux est redoutée. Les services de renseignement anticipent déjà des tensions, notamment en région parisienne.

Partager cet article
Laisser un commentaire