«Aucune assurance» sur la suspension des retraites : Le PS ressort déçu de Matignon

Malgré un entretien de plus d’une heure et demie, Olivier Faure et les cadres socialistes n’ont obtenu aucune garantie sur la suspension de la réforme des retraites. Le Parti socialiste repart frustré des consultations menées par Sébastien Lecornu.

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À Matignon, Olivier Faure ressort frustré : le PS n’a obtenu « aucune assurance » sur la suspension de la réforme des retraites.
Olivier Faure en point presse à la sortie de Matignon - Stephanie Lecocq / REUTERS

Le premier secrétaire du Parti socialiste n’a pas caché sa déception à la sortie de Matignon. Après un long entretien avec Sébastien Lecornu, Olivier Faure a déploré «n’avoir reçu aucune assurance sur la réalité de la suspension de la réforme des retraites». L’espoir d’un compromis avec le premier ministre démissionnaire s’est évanoui dans la cour de Matignon, où les socialistes se sont montrés unis et inflexibles.

«Le projet de budget tel qu’il est présenté aujourd’hui n’est pas le nôtre», a martelé Olivier Faure, avant de réaffirmer qu’il n’y aurait «pas de gouvernement commun avec la macronie». Pour la gauche, la suspension de la réforme adoptée en 2023 reste un préalable à toute discussion. «Nous avons dit au premier ministre que nous étions de ceux qui souhaitaient un déblocage de la situation», a-t-il ajouté, tout en appelant à «changer en profondeur ce budget».

Aucun signal clair de Matignon

Sébastien Lecornu, chargé par Emmanuel Macron de conduire des «ultimes négociations» avant de rendre son rapport à l’Élysée, s’est contenté d’écouter. «Il s’est limité à prendre note de ce que nous réclamions», a constaté le député de Seine-et-Marne. Le chef du gouvernement démissionnaire, qui s’exprimera ce soir au 20 heures de France 2, n’a donné aucun signal concret sur un éventuel infléchissement de la ligne présidentielle.

Cette absence d’engagement renforce la méfiance des socialistes, déjà refroidis par les prises de position de la droite. Édouard Philippe, comme plusieurs figures d’Horizons, s’est opposé à toute suspension de la réforme, au nom de la «vérité économique». Une ligne que le PS juge incompatible avec sa vision du dialogue social.

La gauche reste sur sa faim

Les socialistes s’en remettent désormais à Emmanuel Macron, «seul en mesure de trancher», selon Olivier Faure. Mais le premier secrétaire du PS prévient : sans geste fort sur les retraites, il n’y aura pas d’accord de gouvernement. «Nous sommes volontaires pour être les artisans du déblocage du pays», a-t-il assuré, tout en fermant la porte à toute participation à un exécutif de compromis.

Au terme de cette journée de consultations, le pari de Sébastien Lecornu apparaît de plus en plus incertain. Le premier ministre démissionnaire voulait rassembler une majorité d’équilibre autour d’un budget et d’un apaisement social. Pour l’heure, il récolte surtout la déception d’une gauche qui se dit prête à gouverner, mais pas à reculer.

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