Macron lance une convention citoyenne sur les vacances scolaires et les rythmes de l’enfant

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Le président de la République installera en juin une convention citoyenne consacrée aux temps de l’enfant. Vacances scolaires, journées d’école et rythme de vie des familles seront au cœur de cette consultation.

Annoncée par l’Élysée et confirmée par Emmanuel Macron dans un entretien au Parisien, cette convention citoyenne abordera l’organisation du temps éducatif en France. Elle portera sur la durée des congés, les horaires scolaires et l’articulation entre vie familiale et scolaire. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) en assurera l’organisation, comme pour les précédentes conventions sur le climat et la fin de vie.

Une consultation sur les rythmes de vie

Le chef de l’État justifie cette initiative par le besoin de « journées plus favorables au développement et aux apprentissages » pour les élèves. Il souhaite également « faciliter la vie des familles ». La durée des vacances d’été, jugée trop longue en comparaison d’autres pays, fait partie des sujets mis sur la table. Avec 16 semaines de vacances par an, les élèves français bénéficient de congés parmi les plus étendus en Europe.

L’objectif affiché est de construire un consensus. Enseignants, parents, élus locaux et professionnels du tourisme seront concernés. Le président défend l’idée que les rythmes scolaires actuels, hérités d’un autre temps, ne correspondent plus aux réalités sociales et éducatives du pays.

Des réactions contrastées

Le principal syndicat du secondaire, le Snes-FSU, critique une initiative jugée déconnectée des urgences du système éducatif. Sa secrétaire générale, Sophie Vénétitay, accuse Emmanuel Macron de détourner l’attention des problèmes structurels comme le manque d’enseignants ou la surcharge des classes.

À l’inverse, la FCPE voit dans cette convention une opportunité. Son vice-président Grégoire Ensel estime que le système scolaire est arrivé à un point de rupture. Il appelle cependant à élargir la réflexion à d’autres sujets : mixité sociale, handicap, effectifs dans les établissements. Selon lui, repenser les rythmes éducatifs ne peut se faire sans une vision d’ensemble.

Un sujet éducatif… et politique

En évoquant les « temps de l’enfant » plutôt que les « rythmes scolaires », Emmanuel Macron choisit ses mots. Il prend soin d’éviter le vocabulaire d’une réforme impopulaire : celle de la semaine de 4,5 jours mise en place sous François Hollande. Le président sait que le sujet est sensible et entend le traiter par la concertation.

Il s’agit aussi d’un terrain sur lequel il peut avancer sans passer par le Parlement. La plupart des décisions relatives au calendrier scolaire relèvent du domaine réglementaire. En s’emparant d’un sujet de société ancré dans le quotidien, Emmanuel Macron cherche à retisser un lien direct avec les Français, à un moment où le débat éducatif devient de plus en plus central.

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