Le chef de l’État a tenu à couper court aux rumeurs. Emmanuel Macron « n’a jamais envisagé » de dissoudre l’Assemblée nationale à l’automne, a affirmé l’Élysée ce jeudi, en réponse à plusieurs spéculations relayées ces derniers jours dans la presse et sur les bancs de l’opposition.
Selon l’entourage présidentiel, cette hypothèse « ne correspond à aucune ligne de réflexion actuelle » au sein de l’exécutif. Le président, qui avait surpris en juin 2023 en évoquant publiquement l’option d’une dissolution anticipée en cas de blocage persistant, semble désormais écarter cette perspective, malgré la configuration toujours minoritaire de la majorité présidentielle au Palais Bourbon.
Un contexte politique sous tension
Depuis les élections législatives de 2022, l’exécutif gouverne sans majorité absolue, contraint à négocier au cas par cas avec différents groupes parlementaires. Ce fragile équilibre a alimenté, ces derniers mois, les spéculations sur un éventuel recours au scrutin anticipé, notamment en cas de rejet de textes clés ou d’instabilité prolongée.
Plusieurs sources parlementaires, notamment au sein du Rassemblement national et des Républicains, avaient évoqué cette hypothèse dans les coulisses, à l’approche de l’examen de textes sensibles à l’automne, comme le projet de loi de finances ou la réforme de la fin de vie.
La président attaché à « la stabilité des institutions »
L’Élysée affirme cependant que le chef de l’État reste attaché à « la stabilité des institutions » et à la poursuite du travail législatif « dans un esprit de responsabilité ». « Le président est pleinement conscient du contexte politique, mais il considère que les Français attendent avant tout des résultats, pas un retour aux urnes », précise un conseiller.
L’hypothèse d’une nouvelle dissolution avait également été brandie, ces derniers mois, comme un levier de pression sur certaines oppositions jugées « obstruantes » par la majorité. En octobre dernier, Emmanuel Macron avait déclaré devant des parlementaires : « S’ils bloquent tout, je dissous. » Une déclaration qui avait ravivé les spéculations… mais qui n’a, à ce stade, connu aucun début de mise en œuvre.
La dissolution reste dans les esprits
À l’approche de la rentrée parlementaire et de l’examen de projets de loi centraux — notamment en matière de fiscalité, d’énergie et de santé —, l’exécutif semble miser sur une ligne de continuité. L’objectif : maintenir un cap réformateur, malgré l’absence de majorité absolue, en jouant sur la diversité des équilibres à l’Assemblée.
Du côté des oppositions, l’annonce d’un renoncement à toute dissolution est accueillie avec circonspection. « Il dit qu’il n’y pense pas, mais tout dépendra des rapports de force. Avec Emmanuel Macron, il faut toujours rester vigilant », commente un député LR.
Pour l’heure, l’Assemblée restera donc en place. Et la prochaine échéance électorale nationale reste fixée à 2027. À moins d’un coup de théâtre toujours possible, mais que le chef de l’État jure, cette fois, ne pas avoir en tête.