Après le meurtre d’un fidèle dimanche soir dans une mosquée du Gard, le parquet de Nîmes a annoncé lundi l’ouverture d’une enquête pour « assassinat » et « assassinat commis à raison de la religion ».
Au lendemain de l’assassinat d’un homme dans une mosquée du Gard, la justice précise les suites judiciaires. Le parquet de Nîmes a ouvert une enquête pour « assassinat » et « assassinat commis en raison de la religion », a-t-il indiqué lundi dans un communiqué. Deux qualifications qui traduisent la gravité des faits et orientent clairement les investigations vers la piste d’un crime motivé par la confession de la victime.
L’enquête a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Nîmes, en lien avec la brigade de recherches d’Alès. Sur place, les constatations techniques et scientifiques se sont poursuivies toute la nuit. Les enquêteurs exploitent notamment les images de vidéosurveillance et les témoignages recueillis parmi les fidèles présents au moment des faits.
Le tireur est toujours en fuite. Selon une source proche du dossier, aucun élément ne permet pour l’heure de déterminer si l’auteur présumé connaissait personnellement la victime ou s’il s’agit d’un acte ciblé à caractère idéologique. Les investigations devront également établir si l’assaillant a agi seul ou avec l’appui éventuel de complices.
Renforcement de la sécurité autour des lieux de culte
Dans un contexte de tensions accrues, les autorités ont décidé de renforcer les dispositifs de sécurité autour des mosquées du département. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé sur le réseau social X (ex-Twitter) avoir « demandé aux préfets de renforcer immédiatement la protection des lieux de culte musulmans ».
De nombreuses organisations musulmanes ont exprimé leur émotion après le drame. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a appelé « à la vigilance » et « au respect de l’enquête », sans commenter davantage l’affaire en cours.
Un climat de tensions confessionnelles
Ce drame intervient dans un contexte national marqué par une hausse des actes antimusulmans. Selon les données du ministère de l’Intérieur, 501 faits à caractère antimusulman ont été recensés en 2023, en augmentation de 19 % par rapport à l’année précédente. Face à ce phénomène, les autorités avaient déjà annoncé un renforcement des patrouilles autour des lieux de culte jugés sensibles.
La suite de l’enquête devra déterminer les circonstances précises de cet assassinat et confirmer, ou non, la motivation confessionnelle désormais privilégiée. En attendant, la mosquée où les faits se sont produits reste fermée et placée sous protection policière.