Grève du 2 décembre : mobilisation en ordre dispersé en vue

À l’appel de la CGT, de la FSU et de Solidaires, une journée de grève nationale est organisée ce mardi pour peser sur le budget 2026. Transports, écoles, administrations : plusieurs services publics se préparent à des perturbations, même si l’ampleur du mouvement reste incertaine.

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La mobilisation du 2 décembre vise directement le projet de loi de finances 2026, que les syndicats décrivent comme socialement injuste. Le gel des salaires dans la fonction publique, les suppressions de postes, les franchises médicales : autant de points de crispation à l’origine de ce mouvement, qui devrait toucher de manière inégale les services publics. À mesure que la date approche, les prévisions livrées par les ministères laissent entrevoir une journée plutôt contenue, mais avec des perturbations locales parfois sensibles.

Dans les transports, le trafic devrait rester largement assuré, tandis que l’éducation nationale et certaines administrations anticipent des absences qui pourraient entraîner fermetures ponctuelles et services minimums. Les rassemblements annoncés dans plusieurs villes devraient également peser sur la circulation urbaine.

Transports : un trafic globalement assuré malgré des perturbations locales

Dans les transports ferroviaires, les prévisions restent relativement rassurantes. Le ministère des Transports annonce des circulations normales à la SNCF, même si des adaptations locales demeurent possibles. Les TGV doivent circuler normalement. Les Intercités pourraient connaître quelques retards ou suppressions ponctuelles, et les TER devraient rester « quasi normaux », à l’exception de perturbations attendues en Occitanie.

En Île-de-France, la RATP ne prévoit aucun impact sur ses lignes malgré un préavis de grève couvrant une partie de la période. Le trafic des RER et Transilien doit rester normal, à l’exception de la ligne C où de légères perturbations sont envisagées.

Dans le ciel, deux syndicats minoritaires de pilotes d’Air France appellent à la mobilisation les 2 et 3 décembre. Le ministère indique seulement trois déclarations individuelles de grève, insuffisantes pour perturber le programme des vols. Même scénario sur le réseau routier national : les Directions interdépartementales des routes anticipent un mouvement très marginal, sans conséquence pour les usagers.

Éducation : des absences d’enseignants attendues, écoles et crèches sous tension

L’éducation nationale fait partie des secteurs où le mouvement pourrait avoir le plus d’impact. Dans les écoles comme dans les collèges et lycées, de nombreux enseignants ont annoncé leur intention de se joindre à la grève. Plusieurs communes prévoient d’activer un service minimum d’accueil, tandis que d’autres s’attendent à des fermetures ponctuelles d’établissements.

Les syndicats dénoncent notamment la suppression de plus de quatre mille postes dans le secondaire. Ils s’alarment aussi de réductions d’effectifs dans le primaire, qui compliquent déjà la prise en charge des élèves. Cantines, garderies et activités périscolaires pourraient être perturbées, faute de personnel suffisant pour maintenir le fonctionnement habituel.

Les crèches municipales ne sont pas épargnées. De nombreuses collectivités évoquent un fonctionnement réduit, voire des fermetures partielles si le nombre d’agents présents ne permet pas d’assurer la sécurité des tout-petits.

Administrations : ralentissements possibles et guichets perturbés

La mobilisation concerne l’ensemble de la fonction publique d’État et territoriale. Certaines administrations préviennent d’ores et déjà de possibles retards dans le traitement des dossiers et de reports de rendez-vous, notamment pour les titres d’identité, les démarches sociales ou les services de préfecture.

Dans les hôpitaux, les syndicats évoquent la mise en place d’un service minimum dans plusieurs établissements, avec une présence restreinte du personnel non gréviste. Les directions hospitalières assurent toutefois que les prises en charge urgentes seront maintenues.

Les mairies, centres sociaux et bibliothèques municipales pourraient également fonctionner au ralenti, selon le niveau de mobilisation des agents territoriaux.

Manifestations : plusieurs défilés prévus, trafic perturbé en centre-ville

Des rassemblements sont annoncés dans plusieurs villes du pays, notamment Bordeaux, La Rochelle, Châteaubriant, Lens, Douai, Dijon, Le Havre ou Rouen. Les organisations syndicales doivent encore préciser le parcours parisien. Dans les villes concernées, les cortèges pourraient provoquer des déviations temporaires, des fermetures de rues et un trafic automobile fortement ralenti.

Si la mobilisation s’annonce moins massive que lors des précédents grands mouvements sociaux, les syndicats entendent faire de cette journée un premier avertissement dans la bataille budgétaire qui s’ouvre au Parlement. Reste à savoir si cette démonstration de force suffira à infléchir la trajectoire gouvernementale.

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