Le lycée Averroès, principal établissement musulman privé sous contrat en France, retrouve son contrat d’association avec l’État, près d’un an après son non-renouvellement. Cette décision marque un tournant pour l’établissement, situé à Lille, qui accueille plus de 800 élèves.
Un revirement après une année de rupture
Ce mercredi, le rectorat de l’académie de Lille a confirmé que le contrat d’association liant le lycée à l’État serait reconduit à compter de la rentrée scolaire 2025. Le contrat avait été suspendu en 2024, à la suite d’un rapport de l’Inspection générale de l’éducation nationale pointant des « manquements graves au respect des valeurs de la République ».
L’annonce du non-renouvellement avait suscité une vive émotion, aussi bien au sein de la communauté éducative que dans une partie de la société civile, qui dénonçait une mesure « stigmatisante » et aux conséquences « dévastatrices » pour les élèves. Le lycée avait alors déposé un recours devant le tribunal administratif de Lille, tout en poursuivant ses activités sous statut hors contrat.
Des engagements pris pour retrouver la conformité
Dans un communiqué publié ce jour, l’établissement s’est dit « soulagé et heureux de pouvoir à nouveau exercer sa mission dans un cadre stable et reconnu », ajoutant qu’il avait « pleinement pris en compte les remarques formulées par l’administration » et mis en place « un plan d’action interne pour renforcer la conformité avec les obligations réglementaires ».
Le ministère de l’Éducation nationale, pour sa part, affirme que « l’ensemble des conditions pédagogiques, administratives et républicaines sont désormais réunies pour permettre la reprise du contrat ». Ce retour sous contrat permettra au lycée de bénéficier à nouveau d’un financement public, notamment pour la rémunération des enseignants.
Fondé en 2003, le lycée Averroès s’est imposé au fil des années comme un établissement d’excellence, avec des taux de réussite au baccalauréat proches de 100 %. Il est régulièrement cité comme un modèle de réussite éducative dans les quartiers populaires, bien que son identité confessionnelle ait parfois suscité des polémiques.