Procès des braqueurs de Kim Kardashian : neuf ans après, l’heure des comptes à Paris

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Kim Kardashian assiste à la collecte de fonds du gala de l'Academy Museum au Academy Museum of Motion Pictures à Los Angeles, Californie, États-Unis
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Neuf ans après le spectaculaire braquage de Kim Kardashian dans un hôtel parisien, douze accusés doivent comparaître devant la cour d’assises de Paris.

C’est un procès hors norme qui s’ouvre ce mardi devant la cour d’assises de Paris. Douze hommes sont jugés pour leur participation présumée au braquage de Kim Kardashian, survenu dans la nuit du 2 au 3 octobre 2016, dans un hôtel particulier discret du VIIIᵉ arrondissement de la capitale. À l’époque, l’affaire avait fait grand bruit : la star américaine de télé-réalité avait été séquestrée, ligotée et volée de plusieurs millions d’euros de bijoux.

Neuf ans plus tard, les accusés, surnommés dans la presse les « papys braqueurs » en raison de leur âge avancé au moment des faits, arrivent au procès affaiblis. L’un des principaux mis en cause est décédé récemment. D’autres, malades ou diminués, comparaissent libres en raison de leur état de santé.

Un braquage d’une audace rare

Dans la nuit du 2 au 3 octobre 2016, cinq hommes cagoulés et armés pénètrent dans la résidence où loge Kim Kardashian, alors à Paris pour assister à la Fashion Week. Ils maîtrisent le concierge, forcent l’accès à l’appartement de la star et la séquestrent sous la menace d’une arme. Selon les premiers éléments de l’enquête, ils emportent un butin estimé à plus de neuf millions d’euros, dont une bague de grande valeur offerte par son époux, le rappeur Kanye West.

Le braquage, minutieusement préparé, est exécuté sans tirer un coup de feu. Il laisse toutefois une empreinte durable dans la mémoire de la victime, qui évoquera ensuite un traumatisme profond dans plusieurs interviews publiques.

Rapidement, l’enquête s’oriente vers une bande expérimentée. Les enquêteurs identifient des suspects connus pour des faits de grand banditisme, dont plusieurs septuagénaires. Les arrestations interviennent en janvier 2017, après plusieurs mois d’investigations.

Des accusés marqués par le temps

Depuis leur interpellation, le profil des accusés a largement alimenté les commentaires. Nombre d’entre eux présentent des états de santé fragiles. Certains ont vu leurs détentions provisoires suspendues pour raisons médicales. La question de leur capacité à supporter un procès long et exigeant pourrait d’ailleurs peser sur le déroulement des audiences.

Le décès récent d’un des principaux accusés, Younes Abbas, 73 ans, a modifié la configuration du procès. Les débats porteront sur les responsabilités précises de chacun des douze prévenus encore poursuivis pour vol avec arme en bande organisée, séquestration et association de malfaiteurs.

Kim Kardashian, bien qu’invitée à comparaître comme partie civile, ne devrait pas assister physiquement aux audiences. Ses avocats suivront néanmoins de près les débats et pourraient intervenir au cours du procès.

Un procès à forte portée symbolique

Au-delà des faits eux-mêmes, ce procès revêt une dimension symbolique forte. Il illustre la mutation d’un certain grand banditisme français, marqué par des figures vieillissantes qui prolongent leur activité criminelle au-delà de l’âge habituel.

Il rappelle aussi l’impact mondial qu’un fait divers parisien peut avoir lorsqu’il implique une célébrité planétaire. L’affaire avait considérablement écorné l’image sécuritaire de Paris auprès des touristes étrangers. Le gouvernement avait alors dû renforcer la sécurité autour des hôtels de luxe et des personnalités publiques séjournant dans la capitale.

Les audiences vont durer quatre semaines. Elles permettront de retracer en détail l’organisation du braquage, l’identification des participants, ainsi que le devenir du butin, dont une partie demeure introuvable à ce jour.

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