La salle de Bercy s’est embrasée pour un champion au visage impassible. En s’imposant face à Daniil Medvedev au terme d’un combat de deux heures quarante, Jannik Sinner a signé la victoire la plus éclatante de sa jeune carrière. L’Italien de 24 ans, désormais numéro un mondial, devient le premier joueur transalpin à remporter le Masters 1000 de Paris, quelques mois après son triomphe à Wimbledon.
« C’est un rêve qui se poursuit », a soufflé Sinner, ému, lors de la remise des trophées. « Gagner ici, dans une salle mythique, face à un joueur comme Daniil, c’est très spécial. » Son adversaire, impuissant dans les derniers jeux, a reconnu la supériorité du vainqueur : « Jannik mérite totalement cette victoire. Il joue un tennis incroyable depuis le début de la saison. »
Une progression irrésistible
Depuis un an, Sinner a franchi tous les caps. Son service, longtemps considéré comme son point faible, s’est transformé en arme fatale : 12 aces et 86 % de points gagnés derrière sa première balle en finale. Mais au-delà des chiffres, c’est sa maturité tactique qui impressionne. Face à Medvedev, le Transalpin a su varier les trajectoires, monter au filet et tenir la diagonale du revers, le tout avec un calme presque mécanique.
Cette victoire porte à huit son nombre de titres en 2025, dont deux Masters 1000 (Miami et Paris) et un Grand Chelem. Il n’a perdu que cinq matchs depuis janvier. « C’est le joueur le plus constant du circuit », résume Mats Wilander, consultant pour Eurosport. « Il rappelle le Djokovic des grandes années : précision, lucidité, aucune faiblesse. »
L’Italie derrière son prodige
Dans la péninsule, la ferveur autour de Sinner dépasse désormais le sport. À Turin, où se déroulera le Masters de fin d’année, les billets se sont arrachés en quelques heures. Le président de la Fédération italienne de tennis a salué « un exemple pour la jeunesse, un champion à la fois humble et conquérant ».
L’Italien a déjà annoncé qu’il ferait une courte pause avant le rendez-vous de Turin, où il pourrait conclure une saison historique en signant un doublé Masters–ATP Finals. À Paris-Bercy, son sourire discret contrastait avec l’ampleur de sa performance. À 24 ans, Jannik Sinner n’est plus seulement l’avenir du tennis : il en est déjà le présent.


