Roland-Garros 2025 : une première semaine riche en émotions et en surprises

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©Amélie Laurin / FFT

Carlos Alcaraz en contrôle, Iga Świątek secouée mais debout, les Français entre coups d’éclat et désillusions : retour sur sept jours de tennis dense, spectaculaire et parfois déroutant à Roland-Garros.

Il était attendu, il a répondu présent. Carlos Alcaraz, tenant du titre et grand favori à sa propre succession, n’a pas tremblé dans cette première semaine. Solide face à Giulio Zeppieri au premier tour (6-3, 6-2, 6-2), il a connu une légère alerte au deuxième face à Fabian Marozsán, qui lui a chipé un set avant de céder (6-1, 4-6, 6-1, 6-2).

Mais c’est surtout en huitièmes, face à l’explosif Ben Shelton, que l’Espagnol a véritablement dû hausser le ton. Bousculé par le service ravageur et les montées au filet de l’Américain, Alcaraz s’est sorti d’un premier set irrespirable (7-6 [10-8]), avant de maîtriser les débats (6-3, 4-6, 6-4). Propre, puissant, toujours aussi instinctif, le numéro 3 mondial avance avec l’assurance des grands.

Djokovic, sans accroc mais sans panache

Pour Novak Djokovic, l’essentiel est assuré. Trois matchs, trois victoires en trois sets. Le Serbe, en quête d’un 25e Grand Chelem, a déroulé contre Pierre-Hugues Herbert, puis Mackenzie McDonald et enfin Corentin Moutet. Sans briller, mais sans vaciller. Si son tennis manque parfois de tranchant, sa gestion tactique reste implacable. À bientôt 38 ans, il avance masqué, dans une moitié de tableau désormais débarrassée de Medvedev et Rune. Le vrai test commence maintenant.

Les bleus : Monfils, lumière dans la grisaille

C’est l’image que retiendra le public français : Gaël Monfils, les bras au ciel, acclamé par un Chatrier incandescent. Mené deux sets à rien contre Hugo Dellien, le Parisien a renversé le match (4-6, 3-6, 6-1, 7-6, 6-1) dans une ambiance survoltée. Il égale au passage le record de Yannick Noah avec 40 victoires à Roland. Mais l’histoire s’arrête dès le tour suivant, battu en trois sets par Jack Draper. Arthur Fils, touché physiquement, a dû déclarer forfait avant son troisième tour. Quentin Halys, lui, a résisté deux sets avant de céder logiquement face à Holger Rune. La promesse Lucas Pouille n’a pas passé les qualifs. Les espoirs tricolores s’amenuisent, une fois encore, trop tôt.

Norrie sort Medvedev, Draper confirme

Côté international, la plus grosse surprise masculine est signée Cameron Norrie. Solide et inspiré, le Britannique a renversé Daniil Medvedev dès le premier tour, dans un duel de fond de court éprouvant (7-5, 6-3, 4-6, 1-6, 7-5). Un exploit que le Russe encaisse difficilement, ajoutant un nouvel échec à son historique parisien compliqué. Jack Draper, de son côté, confirme sa montée en puissance : tombeur de Monfils, il trace sa route en silence mais avec autorité.

Świątek secouée, Sabalenka souveraine

La reine de la terre battue a vacillé. Opposée à Elena Rybakina en huitièmes, Iga Świątek a frôlé l’élimination : menée 1-6, 0-2, la Polonaise a trouvé les ressources pour renverser la vapeur (1-6, 6-3, 7-5) dans l’un des plus beaux matchs de la semaine. Avant cela, elle avait survolé Raducanu et Putintseva. La numéro 1 mondiale est toujours debout, mais pas intouchable.

À l’inverse, Aryna Sabalenka a déroulé. Trois victoires sans frémir, dont une démonstration contre Amanda Anisimova (7-5, 6-3). Sur une terre qu’elle apprivoise mieux chaque année, la Biélorusse semble armée pour aller loin.

Coco Gauff, plus concentrée que ses raquettes

Malgré un début de tournoi marqué par une mésaventure cocasse — elle avait oublié ses raquettes à l’hôtel avant son premier match — Coco Gauff a signé une première semaine convaincante. Facile contre Gadecki et Samsonova, elle impressionne par sa maturité et sa couverture de terrain. Le tableau féminin est ouvert : elle a les armes pour s’y engouffrer.

João Fonseca, la révélation

À 18 ans, il a illuminé les deux premiers tours. Le Brésilien João Fonseca, champion junior de l’US Open, a dominé Hurkacz avec un aplomb bluffant (6-2, 6-4, 6-2). Il s’incline face à Jack Draper mais quitte Paris avec un statut nouveau. Sa fougue, son revers long de ligne et son calme en font un visage à suivre. Un vrai bol d’air dans un circuit en pleine transition.

Chez les femmes, la surprise Boisson

Côté français, l’éclaircie vient de Loïs Boisson. Invitée par les organisateurs, la jeune Niçoise a franchi deux tours, battant notamment sa compatriote Elsa Jacquemot. Sérieuse, engagée, elle a livré un vrai combat face à la Croate Vekic en huitièmes, s’inclinant avec les honneurs. À 21 ans, elle incarne l’espoir d’un tennis féminin français en quête de souffle.

Un tableau qui se dégage

Chez les hommes, tous les regards sont désormais tournés vers un éventuel Alcaraz–Djokovic en finale, mais Jannik Sinner veille au grain. Chez les dames, la densité du haut de tableau laisse présager une deuxième semaine explosive. Świątek, Sabalenka, Gauff, Rybakina : quatre têtes d’affiche pour une couronne. Roland-Garros n’a pas fini de faire parler la poudre.

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